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La Souricette MB 02

Parce que il faut un début à toute histoire .....

Roland GARROS et la « Souricette » !

Roland Garros

Apparemment, aucune corrélation entre ce célèbre aviateur et notre petit rongeur ailé. Le premier est mort en 1917 ... et notre « Souricette » n'a, véritablement, vu le jour qu'en 1993. Cependant le 23 septembre 1913, à l'aube, Roland GARROS décollait de FREJUS aux commandes de son « "MORANE-SAULNIER H », pour tenter de traverser la MEDITERRANEE. Cap sur BIZERTE, située à quelque 700 km, c'est à dire, compte-tenu du survol de la SARDAIGNE, plus de 500 km au-dessus de la mer ! Cela signifiait plus de 5 ou 6 heures de vol au-dessus de la GRANDE BLEUE : en cas de panne moteur, pratiquement aucun espoir d'être secouru ! Alors que le MORANE-SAULNIER était à la hauteur de la CORSE, une pièce du moteur cassa, Roland GARROS décida, néanmoins, de poursuivre son raid et réussit à atteindre son but : BIZERTE, après avoir parcouru 730 km en 7 heures et 53 minutes de vol ! Il avait embarqué la quantité de carburant nécessaire à 8 heures de vol, soit 160 litres et, à l'atterrissage, il ne restait plus que 5 litres d'essence dans le réservoir ! En 1988, année du centième anniversaire de Roland GARROS, on eut l'idée de commémorer son exploit. Il s'agissait de faire mieux que lui, mais, compte-tenu des progrès accomplis dans l'aéronautique depuis 1913, pour que le défi soit valable, il fallait que les conditions soient plus draconiennes. Pour ce nouveau défi, donc, la machine volante susceptible de surpasser le vieux MORANE-SAULNIER devait être capable de parcourir 1.000 km avec seulement 40 litres d'essence !

Michel Barry

Ce défi plut immédiatement à notre ami Michel BARRY, Ingénieur aéronautique, Docteur en Mécanique des Fluides, Maître de Conférences en Aérotechnique, Enseignant à l'I.U.T de VILLE d'AVRAY et, de plus, Pilote confirmé de tout engin capable de voler, de l'U.L.M au bi-réacteur ! Il dessina donc un prototype qui devait permettre de commémorer le record de Roland GARROS, record vieux de 75 ans ! Si le MORANE-SAULNIER de Roland GARROS, malgré un sévère ennui de moteur, ne sombra pas en MEDITERRANEE, le projet de notre ami Michel BARRY, baptisé MB 01, tomba lui, bel et bien à l'eau. En 1988, Michel BARRY fut victime d'un accident de la route, ce qui l'empêcha de construire le prototype de son MB01 : le projet fut donc carrément « laissé en plan(s) », aux deux sens du terme !

Ce n'est qu'en 1991, que ce projet refit surface. Suite à des discussions homériques qui ont dû avoir lieu, à cette époque, au sein de l'Association JONATHAN, présidée par Gérard FEDLZER, l'idée de construire une machine volante économique et très sûre fut relancée. Michel BARRY, fortement sollicité par ses amis, ressortit, alors, les plans de son MB01. Il se remit devant sa planche à dessins et remania les plans, élaborés en 1988, qui étaient destinés alors à commémorer l'exploit de Roland GARROS. Et c'est ainsi que le MB 01 donna naissance au MB 02, baptisé ultérieurement « Souricette », qui, vous venez de le constater, a bien un rapport certain avec Roland GARROS !


Genèse de la « SOURICETTE ».

La « Souricette » est un vieux rêve de Michel BARRY. Ce rêve consistait à mettre au point un avion-minimum, mais sans concession ni à la sécurité ni à l'agrément du pilotage. Seules les performances qui, à son avis, ne sont jamais liées directement à la sécurité et à l'agrément, pouvaient être sacrifiées. Ce qui fut fait dès qu'il s'aperçut qu'une rustique et relative fine cellule monoplace pouvait être construite avec 80 kg de bois courant et propulsée par un moteur de 12 CV. Un stage aux USA lui fit opportunément découvrir le profil NACA 0417 et son étonnante finesse pour des Reynolds de 2106 . Ce profil, initialement étudié pour des vitesses de l'ordre de 300 m/s (régime transsonique), révélait un intéressant pic de fonctionnement vers 30 m/s, là où on ne l'attendait pas et surtout là où personne n'avait pensé à l'utiliser ! Plus performant que le traditionnel et plus ancien NACA, il présentait surtout les mêmes performances (finesse et Cz maxi) que des profils plus minces (12 à 13 %), alors que lui, épais de 17 %, permettait de réaliser un longeron plus haut (170 mm pour 1 m de corde) et de ce fait plus léger (environ 10 kg en moins pour chaque demi-aile) comparé à un équipement NACA de 13 %.

Ensuite, une centaine d'heures d'essais en soufflerie à l'IUT de Ville d'Avray, dans le laboratoire, lui permirent d'optimiser l'allongement, la surface, le vrillage, le dessin du fuselage, des empennages jusqu'à obtenir une machine au comportement traditionnel.

Une maquette à l'échelle 1/4 fut construite et essayée en radio-guidage par son ami Francis PLESSIER, pilote d'essais en retraite, ex-directeur du CEV de Brétigny, disparu tragiquement le 20/12/96 au cours d'une promenade en GUADELOUPE. La maquette de Francis révéla un comportement agréable dans l'ensemble, mais une difficulté de contrôle latéral à basse vitesse l'incita à rallonger de 300 mm le prototype. Après analyse, ce défaut était dû :

  1. à une réalisation imparfaite du profil ( Francis ne peaufinait pas particulièrement ses constructions)
  2. à un fonctionnement normalement médiocre du profil pour un Reynold de 2105 alors qu'il sera utilisé à 2106 sur l'avion grandeur.

Construction du prototype du MB 02

La Souricette

Tout avait donc été très sérieusement étudié par Michel BARRY et son équipe. C'est en août 1992 que Michel BARRY et Willy GRUHIER, rejoints plus tard par Hervé KULHMANN, commencèrent, à la FERTE-ALAIS, la construction du prototype du MB 02 : la fameuse « Souris Blanche » ! Le chantier fut poursuivi en novembre, décembre 1992 et janvier 1993 et après 450 heures de travail cumulé entre Michel, Willy et Hervé, la « Souris Blanche » était, enfin, prête à prendre son premier envol !

C'est à cette époque que le MB 02 fut baptisé « SOURICETTE » : Madame PLESSIER avait remarqué que le MB 02, avec son ventre au ras du sol et les cylindres du JPX 425 figurant de superbes moustaches, ressemblait effectivement à une petite souris ! Le nom de « Souricette » lui fut donc officiellement donné et le dessinateur Jean-Jacques LOUP, autre fidèle de la « bande à FELDZER », se chargea, par une décoration « ad hoc » d'accentuer quelque peu, l'aspect petit rongeur, du « proto » de Michel BARRY.


Les premiers vols de la « SOURICETTE »

Michel et les autres

N'y tenant plus, malgré la brume et la neige, Michel BARRY effectua, à bord de la « Souris-Blanche », un simple saut de puce sur la piste de la FERTE-ALAIS, le 13 février 1993. Le lendemain, fête de la SAINT VALENTIN oblige, la météo étant plus favorable, notre ami Michel BARRY put, pendant plus d'une heure, faire des évolutions qui révélèrent les excellentes qualités de vol de la machine et sa parfaite tolérance aux situations les plus inusuelles ! Après 20 heures de vol, Michel BARRY entama des essais plus sérieux : les limites de vol furent auscultées, y compris la vrille qu'il déclencha involontairement lors d'un renversement à droite qui ne voulut pas partir ! La sortie quasi automatique en moins d'un tour et le caractère paisible de la lente rotation l'engagèrent à déclencher une multitude de vrilles, en prospectant des centrages plus arrière (33%) ... mais sans parachute, il n'était pas question d'aller plus loin !

Michel et KRINE

Willy GRUHIER, entre temps, passa la première « boucle » ... sans l'autorisation de Michel BARRY qui redoutait un possible dépassement de la VNE (130 km/h) ou du facteur de facteur de charge limite (+ 4 G). Willy ayant affirmé que l'accéléromètre n'avait pas dépassé 3,5 G et la vitesse de sortie 120 km/h, des centaines de boucles suivirent. Les tonneaux, dont Michel augurait la lenteur, ne furent jamais le point fort de la Souricette, handicapée par son envergure et la réponse moyenne des ailerons. Des irréductibles, tels Jean-Pierre LAFILLE ou Jack KRINE, réussirent néanmoins des rotations assez bien coulées, mais au prix d'une petite excursion hors du domaine de vol, (survitesse à l'entrée ou à la sortie), que la Souris Blanche prototype n'a pu tolérer que parce que les irréductibles en question ont un doigté et un pédigree hors du commun ! Le premier grand voyage de la Souricette eut lieu en juillet 1993 : la FERTE-ALAIS / MOULINS-MONTBEUGNY, à l'occasion du grand rassemblement annuel du RSA ... où elle remporta d'ailleurs un prix !


Réputation et revue de presse

La Souricette a commencé à être connue, d'abord par les fidèles de la FERTE-ALAIS, puis par ceux du Rassemblement RSA de MOULINS-MONTBEUGNY de juillet 1993. Mais les revues aéronautiques avaient déjà contribué à faire connaître notre petit rongeur.

C'est la revue "AVIATION et PILOTE" de mai 1993 (N° 232) qui eut l'honneur de publier, la première, un article consacré à la Souricette, signé par Ph. de SEGOVIA, article intitulé : « Une avionnette pour moins de 15.000 F » .
Le mois suivant, en juin 1993, ce furent 2 revues « AILES MAGAZINE » (N° 106) et « VOL MOTEUR » (N° 86) qui publièrent respectivement : « La Souricette, l'avion pas bête, l'avion pas cher », signé par Willy GRUHIER, et « Pour moins que rien, on a déjà beaucoup », signé par Ph.TISSERAND.
Le N° 26, de la revue EXPERIMENTAL publia en juillet 1993, un « Mini-Dossier sur la Souricette », signé par François BESSE.
Enfin, la magnifique silhouette de la « Souris Rouge » faisait la une du N° 479 de la revue « AVIASPORT » en avril 1994. Jean-Pierre LAFILLE y signait un article fort élogieux intitulé « La Souricette, un drôle de petit piège ! »

En vol

Les qualités de vol de la Souricette, sa facilité apparente de construction, son prix de revient fort compétitif furent donc assez vite connus des initiés de la chose aéronautique, si bien que plus de 160 liasses des plans ont été distribuées ou vendues par Michel BARRY depuis 1993 !

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